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S’affirmer pour ne pas s’effacer

soyez une crème sans être une poire...

« Je suis trop gentil(le). » C’est la sensation que bon nombre d’entre nous éprouvent lorsque notre amabilité paraît nous attirer plus d’ennuis que de reconnaissance. Mais alors, comment arrêter de se faire avoir sans devenir une peau de vache ?

« Je n’aime pas dire du mal des gens, mais, effectivement, elle est gentille. »

Cette géniale réplique de film exprime à merveille la méprise qui pollue les rapports humains dans nos sociétés hyper compétitives : être gentil semble parfois une démonstration de faiblesse, voire de bêtise. Cependant, rien n’est plus faux : la gentillesse est avant tout et fondamentalement une qualité ! Sans gentillesse, les rapports humains ne seraient régis que par la loi du plus fort, l’égoïsme et la brutalité. Bref, être gentil n’est pas en soi un problème.

Affirmation de soi

Le problème, en fait, c’est plutôt notre incapacité à nous affirmer. Notre difficulté à être nous-mêmes, pleinement. Dire : « tout ça, c’est moi ; moins que ça, ce n’est plus moi ; et c’est à prendre ou à laisser ». Et c’est encore plus vrai quand on rencontre quelqu’un : on a tendance à devenir le serviteur de l’autre, au lieu d’être le serviteur de soi-même.

Besoin d’être aimé et accepté

Nous avons besoin de sentir aimé et accepté. Et pour nous assurer de ne jamais manquer d’amour, on se brade, en pensant que si on est toujours disponible pour l’autre, l’autre ne va pas nous abandonner, on ne se retrouvera pas célibataire à nouveau. Mais c’est un leurre : non seulement c’est une façon très coûteuse (en temps, en énergie) de se faire accepter, mais le pire, c’est que dans le fond vous n’êtes pas dupe de votre propre mensonge : vous savez bien que lorsque vous êtes « trop gentil » on ne vous aime pas pour ce que vous êtes, sinon pour ce que vous faites.

« Non »

Comment y remédier ? Simplement en disant « non ». On peut rester gentil tout en disant « non ». La preuve ? Faites l’essai : dites « non » gentiment... Commencez petit à petit, dites « non » à de petites choses, à des gens qui ne sont pas si importants pour vous (un collègue, une voisine, etc.). Et puis, petit à petit, vous allez prendre confiance. Vous allez vous rendre compte que si l’autre ne peut pas supporter que vous lui disiez « non », c’est son problème, pas le vôtre. Et le meilleur, c’est quand vous observez que l’autre vous aime plus, et mieux, si vous êtes capable de lui dire non.

Respect de soi

Pourquoi ? Parce qu’ils ont en face d’eux une personne entière, un individu qui se respecte en tant que tel, qui dit « je veux ceci, je ne veux pas cela ; j’accepte ceci, je ne tolère pas cela », et pas une girouette, pas un(e) servant(e) empressé(e) de toujours satisfaire leurs exigences.

Soyez gentil, donc, mais d’abord gentil avec vous-même : écoutez-vous, faites ce dont vous avez envie, uniquement. Ayez le courage de votre liberté : la liberté de ne pas vouloir, la liberté de dire « non, pas ce soir », « non, pas toi », « non, merci ».